« Ça fait quoi d’être un garçon à qui on demande d’être bien sage ? / Sage comme un orage, sage comme un naufrage / Mais qui sera sage comme un carnage (...) T’as mis 30 ans à faire tomber l’armure / T’as fait le plus long, il te reste le plus dur... ».
Paroles batailleuses, paroles dirigées, paroles libérées.
Celles de Garçon, morceau charnière, presque de délivrance.
Essentiel dans la trajectoire de Martin Luminet, marquant son ancrage au sein d’un salvateur processus de déconstruction.
Ainsi s’enclenche son échappée qui épouse des contours ordonnés par l’urgence.
Une brèche s’est ouverte avec cette chanson écrite-là : elle souligne l’émergence d’un autre horizon et éclaire une nouvelle grille de lecture, une connexion intérieure où tout semble être possible, à commencer par la définition d’un champ d’expression libre inhérent à un souci de vérité.
Martin Luminet ne sera pas ce garçon qui suivra les injonctions familiales, il ne sera pas non plus ce garçon qui s’acharnera à poursuivre ses études de sciences politiques.
Ne pas compter sur lui pour subir la traversée de son existence.